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11. SEPTEMBER 2023
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Alimentation émotionnelle : Pourquoi émotions et nourriture vont de pair

Alimentation émotionnelle : Pourquoi émotions et nourriture vont de pair
Ta journée était stressante, tu es épuisé·e et hop, tu ouvres un paquet de chips et avant que tu ne t'en rendes compte, le paquet est vide. Et non, tu n'avais pas vraiment faim. Pas de souci, ça n'arrive pas qu'à toi. On appelle ce phénomène "crise boulimique", "frénésie alimentaire" ou "manger émotionnel" et cela peut arriver à tout le monde, surtout pendant l'adolescence.

Les points essentiels en bref

  • Le fait de manger alors qu'on n'a pas faim est très souvent une stratégie pour gérer des émotions désagréables (stress, chagrin, sentiment de vide).
  • Sur les réseaux sociaux, on nous présente des idéaux de beauté irréalistes qui peuvent nous amener à être insatisfait·e·s de notre corps.
  • Saches que tu peux agir pour surmonter une alimentation émotionnelle !
  • Si tu as souvent des fringales incontrôlées ou que tu manges de grandes quantités de nourriture en peu de temps, on parle de "binge-eating". C'est un trouble alimentaire fréquent chez les jeunes. Il devrait être traité avec l'aide d'un·e professionnel·le.

Un bol de réconfort

Quand on a des frénésies alimentaires alors qu'on n'a pas faim, c'est souvent un indice qu'au fond on vit des sentiments désagréables.

Le "binge-eating" désigne un trouble alimentaire, courant chez les adolescents. Il implique qu'on consomme régulièrement et de façon incontrôlée de grandes quantités de nourriture en un court laps de temps. Il arrive qu'après de tels moments de boulimie, on ressente des sentiments de honte et de dégoût. Attention: S'il t'arrive de dévorer une plaque de chocolat dans un moment de frustration, cela ne signifie pas automatiquement que tu es atteint·e du trouble de "binge-eating"!

Pourquoi ça arrive ?

Tu es stressé·e, par l'école, par le travail ou pour d'autres raisons, tu n'as jamais le temps pour manger tranquillement et en plus, tu subis les changements physiques de l'adolescence… Tu es peut-être triste ou as le sentiment d'être seul·e, délaissé·e, exclu·e. Il se peut que tu essaies d'être parfait·e, mais tu te sens bien loin de l'être – tout cela peut peser sur ton humeur. Manger peut alors sembler être une option pour faire baisser la tension. Les aliments riches en sucres et en matières grasses en particulier procurent une sensation de bien-être momentanée.

«"Manger peut parfois nous sembler la solution parfaite pour soulager du stress."»

À long terme, une alimentation émotionnelle a un impact négatif sur le bien-être. Elle peut faire prendre du poids et du coup, empirer situation. En effet, la prise de poids peut faire douter de soi et entraîner un stress supplémentaire lié à la nécessité de maigrir à nouveau. Cela affecte l'humeur et conduit à de nouveaux épisodes de fringales - un cercle vicieux est enclenché.

La perfection est un mythe !

Les réseaux sociaux peuvent être de vrais rabat-joie. Les corps parfaits qui s'y exhibent peuvent te faire croire que toi aussi tu devrais avoir cette apparence. Mais soyons clairs : cette perfection est un mythe, un idéal irréaliste. En général, les images qu'on voit ont été modifiés au moyen de logiciels de retouches d'images et de vidéos. Chacun et chacune d'entre nous est unique! Et toi, tu es bien, tel que tu es !

Il y a une tendance appelée "positivité corporelle" sur les réseaux sociaux, où de nombreuses personnes se montrent telles qu'elles sont, sans utiliser de filtres. Cela donne des images réalistes des corps, avec leurs bourrelets, leur cellulite, leurs imperfections, etc. Toute personne, tout corps est digne d'amour! Nul besoin de correspondre aux normes de beauté pour être fier·ère de soi et de son apparence.

Tes émotions te permettent de t'orienter

Il est tout à fait normal de parfois ressentir de la colère, de la peur, de la tristesse, de la frustration ou de la solitude. Ces émotions font partie de l'expérience humaine tout autant que la légèreté et le plaisir. Bien que ces émotions puissent être difficiles à supporter, elles sont des guides précieux. Elles t'indiquent quels éléments de ta vie posent problème et à quoi tu devrais faire plus d'attention. Une fois que tu acceptes ces émotions, tu peux t'entraîner à les gérer.

Gérer ses émotions est un défi pour la plupart d'entre nous, surtout en période de stress ou pendant les phases de changement et de croissance. Voici quelques conseils pour y faire face :

  • Pratique de la pleine conscience : La capacité d'être présent et de se concentrer sur l'ici et maintenant, plutôt que d'être submergé·e par le passé ou le futur, est très utile. Des exercices de respiration tout simples ou le fait de se concentrer sur les sensations (ce que tu vois, ce que tu entends, ce que tu sens, odeur ou perception) peuvent t'aider à t'ancrer dans le moment présent.
  • Il peut aussi être utile de reconnaître et de nommer ses émotions. Au lieu d'éviter ou de réprimer les émotions désagréables, essaie de les observer et de les accepter comme une partie de ton expérience. Tu peux noter tes pensées et tes émotions dans un journal ou les partager avec une personne de confiance.
  • Quelles sont les activités qui te procurent de la joie ou qui te détendent ? une promenade dans la nature ? écouter de la musique ? lire un livre ? danser ? faire des pâtisseries ?

Quelle aide pour gérer une alimentation émotionnelle ?

Si ton alimentation est souvent émotionnelle et que cela affecte ta vie de tous les jours, il est important de chercher de l'aide professionnelle. Ce n'est pas un signe de faiblesse, au contraire, tu fais preuve de force quand tu sais t'appuyer sur les ressources à disposition ! Les médiateurs, les médiatrices et les psychologues scolaires, les enseignant·e·s en qui tu as confiance, les thérapeutes ou les conseiller·ères jeunesse sont là pour t'accompagner sur ce chemin et pour t'apprendre à mieux gérer tes émotions et ton stress.

Ce que tu peux faire

1. Bienveillance envers toi-même : Tu es bien plus que ton apparence ou ton poids. Tu as des talents, des compétences et des qualités qui te rendent unique et précieux·se. Sois bienveillant·e envers toi-même et pense à faire chaque jour des choses qui te font du bien: du sport, ou passer du temps avec des ami·e·s ou des proches, ou t'adonnner à un hobby, etc.

2. Manger régulièrement: Si tu prends trois repas principaux et un à deux en-cas par jour, c'est toi qui contrôles ton alimentation et ce ne sont pas les fringales qui te contrôlent. Il est préférable de disposer ton repas dans une assiette et de le prendre à table, tranquillement, si possible dans un environnement agréable. Observe tes sensations: Est-ce que tu sens la faim ? Est-ce que tu es rassasié·e ?

3. Alimentation équilibrée: Une alimentation équilibrée renforce la résistance physique et mentale et a un impact positif sur l'humeur. Est-ce que tes repas sont variés ? Il est recommandé de consommer des fruits et des légumes pour les vitamines et les fibres, des céréales complètes pour fournir une énergie durable et des protéines - animales (viande, œufs, poisson) ou végétales (haricots et lentilles) - pour la construction et la réparation des cellules. Les graisses saines, que l'on trouve dans les avocats, les noix et le poisson, soutiennent les fonctions cérébrales et le bien-être général. Ne te refuse rien de ce qui te fait envie, en quantités raisonnables, et trouve un équilibre entre les envies et ce dont ton corps a besoin.

4. Développer la conscience: Identifie quand et pourquoi tu as tendance à manger émotionnellement - est-ce après le stress de l'école, après une dispute ou lorsque tu n'es pas satisfait·e de toi-même et que tu as des pensées négatives ? Tu peux tenir un journal pour mieux comprendre ton alimentation émotionnelle : qu'est-ce qui s'est passé avant l'épisode de boulimie ? Quelles sentiments t'habitaient ? Il s'agit de mieux comprendre tes schémas de fonctionnement et tes émotions. Un·e professionnel·e peut t'aider à trouver des stratégies pour modifier tes comportements alimentaires et pour t'entraîner à mieux gérer ton alimentation. Lorsque l'envie de manger émotionnellement surviendra, tu sauras choisir des alternatives et/ou des activités qui t'aideront à t'en détourner. Souvent ces pulsions de manger compulsivement passent après un certain temps.

5. Les difficultés et les revers font partie du processus: Fixe-toi de petits objectifs sur le chemin du changement, félicite-toi lorsque tu atteins un objectif intermédiaire. Le changement prend du temps ! Ne perds pas courage - tu peux y arriver !

6. Repérer des espaces de sécurité : Nous avons tous besoins d'espaces et de personnes qui nous procurent un sentiment de détente et de sécurité. Repérer ces ressources peut t'aider à mieux gérer les situations stressantes - peu importe que tu les trouves dans la famille, au travail, à l'école, avec des ami·e·s ou des proches, chez un·e professionnel·le ou dans une communauté (en ligne ou dans la vraie vie) - ce qui compte, c'est que c'est bon pour toi !

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